Le roman de la lutine G
Je redoutais ce moment depuis le début mais les mots fatidiques
arrivèrent « Lutine G au rapport » me lança notre G.O. « vraiment ? bon
d’accord ! »
Un beau jour de décembre, notre GO proposa de faire un échange pour le
plaisir… Cadeaux ? Plaisir ? Je suis partante ! Nous partîmes une
trentaine et j’arrivâmes seule Lutine G. Un moins beau jour de
décembre, une inconnue m’apostrophe sur mon blog « C’est toi l’aiguille
étourdie ? » « Peut-être » (ne jamais répondre par l’affirmative quand
on ne connaît pas) « Je suis Marie, Marie-les-bas-bleus, celle qui fimote plus vite que son ombre » « Et ? » « Et, tu DOIS me faire plaisir, the Big Boss
l’a décidé ! » « o, o, ok ! … Je suis bien l’aiguille étourdie, celle
qui fait des étourderies plus vite que son ombre » (Fallait bien que je
réponde quelque chose d’intelligent aussi !!). Et bien, me voilà bien
barré…!
Un autre jour de décembre, je croise la Lutine J (c’est rigolo en
anglais on prononce G pour J et J pour G, j’y aurais pensé avant, on
aurait pu ruser Majicub
!!!). J me dis « alors, la pression n’est pas trop forte ? C’est
Marie-les-bas-bleus quand même, celle dont les colliers sont
mondialement connus, celle dont les broderies font trembler les
bigoudènes » « Ah ? Ben non, même pas peur !!!!! » (et pourtant, j’ai
du sang de bigoudène dans les veines !)
Enfin, le temps passe et il faut agir… Cernons notre personnage : elle
m’a l’air introvertie, pas de sens de l’humour, aimant les couleurs
plutôt sombres, si je devais deviner son métier, je dirais comptable ou
inspecteur des impôts… Et là, clash, boom, l’éclair, j’ai mon idée pour
essayer de contenter cette fameuse Marie - au passage Marie, je suis
désolée, tu dois être la seule à qui la lutineuse n’a pas pensé à te
demander quelles étaient tes couleurs préférées et quels étaient tes
goûts ! J’espère que tu n’es pas frustrée… tu peux me les dire
maintenant si tu veux ! –
Mais revenons à mon idée… Je vise haut, très haut, trop haut ?
Il faut que je commence par faire un croquis bien symétrique, déjà là,
c’est pas gagné ! Je sais pas vraiment dessiner symétrique moi ! Après
plusieurs tentatives infructueuses, je triche et j’utilise du papier
cadrillé, ça me rappelle mes années d’étudiante…
et je tiens enfin mon patron (Lorencel en la personne du big boss ne me
suffisait pas, il m’en fallait un deuxième que pour moi !).
Quelqu’un de réfléchi penserait son truc jusqu’au bout quand il a
l’ingénieuse idée de faire un prototype de quelque chose… L’aiguille
étourdie, pas vraiment, sa philosophie : « je verrai bien au fur et à
mesure ! ».
Première étape, reproduire le patron sur de la feutrine
(le orange est très mal choisi, c’était juste que je m’étais dit que je voulais faire deviner à Marie sa future surprise, finalement, je ne l’ai pas fait et elle se retrouve avec de la feutrine flashy qui fait plutôt tâche au final !). Deuxième étape, choisir un tissu, idéalement, j’aurai voulu broder dessus, mais j’ai pas 3 ans pour faire ma surprise donc je choisis un tissu qui j’espère lui plaira :un imprimé de cartes à jouer !
Je découpe mon patron dedans. Troisième étape : trouver de la
cartonnette pour rigidifier le tout. Fait attention Béné, ta cartonette
a un côté orange que tu ne veux pas qu’on voit, va falloir être
vigilente (vous me voyez venir, hein ?)
Ah, il me faut aussi un tissu qui ferait chair et comme je voulais
quand même broder un petit peu… je brode un visage… mon premier visage…
ça va on reconnaît que ça en est un !
Je peux m’attaquer aux sandwiches : une couche de feutrine, une couche de cartonette, une couche de tissu…
Mmmm, c’est délicieux, c’est encore meilleur quand on ne voit pas les points d’appliqué, quand on ne voit pas le orange de la cartonette et quand on n’oublie pas les aiguilles qui tiennent la cartonette à l’intérieur du sandwich (merci Loulou de ton aide !)
Ça, c’était la partie facile… Maintenant, il faut articuler le tout avec une idée qui me trotte dans la tête depuis 6 mois, née sur le blog de Marie (ah, mais ! ça tombe bien !) mais que je n’ai jamais poussé jusqu’au bout… Je fais des petits trous et je mets des eyelets (là, le marteau entre en jeu… mais il n’y a pas eu d’incidents…). Ensuite, il faut que je relie mes membres et cela sans l’utilisation d’attaches parisiennes puisqu’il y a 6 mois j’avais dit à Marie que c’était possible… Leçon importante : tourner 100 fois sa langue dans sa bouche avant de dire que quelque chose est possible !!!! Parce que j’y ai passé je sais pas combien de temps, essayer 36 techniques, je me suis arrachée je sais pas combien de cheveux… et j’ai fini par y arriver mais je trouve pas que le résultat soit tip-top ! Parce qu’il faut que les membres soient reliés, mais aussi qu’ils coulissent bien. Alors de devant, avec mes strass et mes perles, le résultat est joli,
de derrière, c’est plutôt bof-bof et en plus, ça coulisse pas trop, trop et en plus, je ne crois pas que ce soit super solide...
Enfin, ça coulisse, je peux m’intéresser au problème du mécanisme… Je
réfléchis 3h, je partage mes idées avec Loulou qui me corrige… et je me
lance… et ça m’énerve…. Ça ne coulisse pas… Bon, je leste les bras.
Maintenant comme ça, il peut s’envoyer des coups de perles en pleine
poire mais au moins les bras redescendent ! Pour les jambes, j’ai pas
d’idées !
Et tadam, voici le résultat :
Ben, quoi? faites pas cette tête… C’est que le dos ! (mais je suis d’accord, ça fait un peu peur !).
Voilà, 3 semaines de travail pour essayer de faire plaisir à Marie,lui envoyer un petit clin d’œil à nos premiers échanges bloggesques. Je croise les doigts et j’envoie le tout
Va, mon petit pantin, va rejoindre son haltérophile, je suis sûre que tu rigoleras bien avec lui ! Et fais de gros bisous à Marie pour moi!